Bien que constituant une non-conformité réglementaire, les concentrations relevées sur ces huit secteurs restent inférieures à la valeur transitoire de référence fixée à 3 µg/L par la Direction Générale de la Santé, sur la base des recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique.
De plus, la limite réglementaire de qualité de 0.1 µg/L n’est pas fondée sur une approche toxicologique et n’a donc pas de signification sanitaire. Elle constitue un indicateur de la dégradation de la qualité de l’eau et a pour objectif de réduire la présence de ces composés au plus bas niveau de concentration possible. Aussi, une eau dépassant cette limite ne devient pas automatiquement non consommable.
Les teneurs observées n’ayant pas d’incidence sur les pratiques quotidiennes des abonnés quant à leur utilisation de l'eau du robinet, l’eau distribuée peut être consommée sans restriction d’usage par l’ensemble de la population sans danger potentiel pour la santé.
C’est pourquoi, en application des dispositions du Code de la Santé Publique, et à l’appui des résultats du contrôle sanitaire, huit arrêtés préfectoraux de dérogation ont été promulgués le 5 juillet 2024 par la Préfecture de Seine-Maritime, pour une durée de 3 ans, renouvelable une fois, soit une période dérogatoire de 6 ans au maximum.
Ces derniers autorisent la Collectivité à distribuer une eau dépassant la limite de qualité de 0.1 µg/L pour les métabolites de pesticides desphényl-chloridazone, méthyl-desphényl-chloridazone, chlorothalonil-R471811 et chlorothalonil-R417888, selon les secteurs concernés.
Afin de retrouver une eau distribuée conforme à la réglementation, la Communauté de Communes de la Côte d’Albâtre a élaboré un programme d’actions s’appuyant sur deux axes :
1. Des mesures préventives
Depuis novembre 2022, la Communauté de Communes de la Côte d'Albâtre a lancé la réalisation d’un Schéma Directeur de l’Alimentation en Eau Potable, intégrant la mise en place d’un Plan de Gestion de la Sécurité Sanitaire de l’Eau sur l’ensemble de son territoire. Cette étude aboutit à la planification des investissements visant à améliorer la sécurité sanitaire de l’approvisionnement en eau à court, moyen et long terme.
D’ici fin 2024, un suivi renforcé sur l’eau brute de tous ses forages sera également mis en place, en complément de celui effectué par l’ARS. Il prendra la forme de 4 à 9 analyses par an sur toute la durée de la dérogation, et permettra de suivre l’évolution de la qualité des eaux captées.
En parallèle, début 2025, des études sur les bassins d’alimentation des captages seront menées par la Communauté de Communes afin d’élaborer un programme d’actions hiérarchisé ayant pour objectif d’améliorer la qualité de l’eau à moyen et long terme.
2. Des mesures curatives
Dès 2025, des études de faisabilité technico-économique seront menées par la Communauté de Communes de la Côte d'Albâtre en vue d’améliorer le traitement de l’eau distribuée sur ces huit Unités de Distribution (pour rappel : Autigny, Cany-Barville, Grainville-la-Teinturière, Ocqueville, Ouainville, Paluel, Sotteville-sur-Mer et Veules-les Roses. Plusieurs scénarios seront étudiés, notamment la construction de nouvelles usines de traitement d’eau potable.